Vendredi 22 juin, à l’invitation d’Archipel Habitat, les adhérents du Club Qualité Construction 35 ont pu découvrir le programme de l’ilot Baderot qui comprend 4 lots :
- Maisons des trois fontaines : 8 maisons en modules bois (entreprise CMB)
- Maisons Baderot : 10 maisons en modules containers (entreprise B3 ECODESIGN)
- Maisons de la clairière : 10 maisons en 2D bois (entreprise CCL)
- Terrasses Baderot : 16 appartements (IDEFIA, atelier Philippe Madec et BE Tual)
Philippe Clément de Territoires, Elsa Le Cunff d’Archipel Habitat et Eric Baeza de GOA Architecture ont tout d’abord présenté le contexte urbain : les ZACs rennaises proposent des programmes de logements collectifs essentiellement, cependant la ville a souhaité regarder d’autres formes de logements dont de l’individuel. Cette portion de terrain était en fin de ZAC (Beauregard) et jouxtait des logements individuels, une réflexion a donc été engagée sur une nouvelle démarche : le développement d’un logement sinon modulaire, au moins au procédé « semi industrialisé », également modulable, reproductible, avec une maîtrise des prix de vente (« prix à la bête ») et donc par effet collatéral, des coûts de construction. L’un des postulats étant l’objectif d’obtenir des logements d’environ 10 m2 plus grands qu’à l’habitude. Chaque ilot a fait appel à un procédé constructif différent (3D/métallique, 3D/bois, 2D/bois et la structure métallique) avec un point commun : le clos/couvert exécuté en atelier, la rapidité d’exécution, économique qui ne néglige pas, pour autant, la qualité des matériaux et les espaces de vie.
L’innovation s’est retrouvée également dans l’acte de construire : les appels d’offres ont été différents, les procédures de consultation utilisées ont été le dialogue compétitif et la conception-réalisation, procédures dérogatoires à celles pratiquées dans l’acte à bâtir d’un bailleur.
Les participants ont pu ensuite visiter les maisons des trois fontaines, Baderot et de la Clairière présentées par chacune des entreprises.
Les « maisons des trois fontaines » par CMB sont constituées d’ossature bois industrialisée – tout est intégré en usine (salle de bains, toilettes, sol…) – de doubles planchers bois, l’étanchéité est faire en atelier. Le bardage sur ce programme est métallique et bois. Les 1ères maisons ont été posées en octobre et devaient être achevées en mars (la livraison a été retardée suite à un vol de chaudières sur le chantier). Suivant la taille de la maison, 3 ou 4 modules ont été nécessaires.
L’entreprise s’adapte à la maîtrise d’œuvre, à l’architecture même le procédé reste le même.
Les « maisons Baderot » de B3 ECODESIGN ont une problématique identique à CMB, la différence se fait au niveau du container qui n’est pas modifiable dans sa conception. Les modèles utilisés sont des containers iso standard de transport maritime (12m x 2.50 ou 6m x 2.50). C’est l’architecte qui doit faire preuve d’inventivité pour modifier son intérieur. Il faut faire en sorte que l’on ne voit pas de l’extérieur qu’il s’agit d’un container, il y a davantage d’actions traditionnelles sur le chantier en phase de second œuvre.
Le container maritime est apparenté à une structure métallique, il a aussi comme intérêt d’être peu onéreux, il supporte une charge maximale de 30 tonnes et est superposable sur 6 étages.
L’entreprise ne fait pas appel aux sous-traitants, tous les salariés intervenant sur le chantier appartiennent à B3. Un maximum de travaux est effectué en usine (bardage, électricité…), à ce jour il est possible de sortir une soixantaine de logements par an, une montée en puissance est prévue.
Sur ce chantier, les logements T4 (80 m2) sont composés de 3/4 containers, les T5 (103 m2) ont nécessité 4 containers. Les menuiseries sont en PVC plaxées bois.
Les « maisons de la clairière » de l’entreprise CCL sont des modules 2D (murs à ossature bois, contrevents … usinés à l’atelier).
Ce programme comprend 2 200 m2 de murs ossature bois, 1 500 m2 de murs avec du bardage et 700 m2 de murs de refend, 630 m2 de caissons de couverture avec la membrane EPDM mise en atelier. Une maison est hors d’eau/hors d’air en 4 jours. La gestion des lots (peinture, carrelage …) reste plus classique.
Ce chantier a nécessité 10 mois de travaux. Les bois sont d’origine diverses (KVH pour les murs, le bardage de bois naturel est en douglas, le reste vient d’un process industriel). Le bardage peut être en bois local, bois traité, peint, naturel, cela est laissé à l’avis de l’architecte.
Le mur est livré avec l’isolation et le bardage extérieur. L’entreprise CCL est capable de produire entre 13 et 14 000 m2 de murs par an.
Ces logements doivent être livrés d’ici quelques jours à quelques semaines suivant les programmes.
Pour ce qui est des « terrasses Baderot » seules les structures métalliques ont été posées.