Conférence « grands projets de la ville de Rennes »

C’est près d’une soixantaine d’adhérents qui a répondu à l’invitation du Club pour assister à la présentation d’Alexis Mariani – directeur de l’aménagement et de l’urbanisme de la ville de Rennes et de Rennes métropole – le 2 avril.

Après une introduction relative à la présentation du Club, de ses actions par Christophe PERCEVAULT et des objectifs de la commission « le Club acteur du développement économique » par Sophie Laisné, Alexis Mariani a débuté sa présentation par un rappel des objectifs de production de logements neufs pour la ville et la métropole.
Dans le PLH, il est prévu de construire 3 600 logements neufs par an, puis 4 400 de 2018 à 2020, à raison de 1 500 pour Rennes et 2 500 sur le reste des communes de la métropole.
En réalité, depuis 2015, l’objectif est entre 20 et 30% au-dessus du seuil fixé, avec un pic de production en 2017-2018 (2 500 livrés sur Rennes).
Concernant le marché de l’immobilier neuf/ancien, une poursuite de la progression des prix en libre accession sur Rennes et en cœur de métropole (Cesson-Sévigné, Chantepie, Saint Grégoire) est à noter. Il est essentiel que l’augmentation des prix se fasse de manière mesurée pour permettre l’accès à un maximum de personnes.

Le PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) : le projet a été arrêté par le conseil métropolitain en décembre 2018, des consultations publiques seront effectuées en avril et en mai, pour une approbation définitive en décembre prochain.
Ce dernier est consultable en ligne : https://metropole.rennes.fr/le-plan-local-durbanisme-intercommunal.
La métropole poursuit sa politique de développement, avec la prévision de 520 000 habitants en 2035.
Le projet s’articule autour de trois axes : renforcer la dynamique métropolitaine au bénéfice de son territoire et de la Bretagne, mettre en place une armature urbaine conciliant attractivité, proximité et sobriété et inscrire la métropole dans une dynamique de transition.
Les orientations d’aménagement et de programmation (OAP) représentent les traductions spatiales de la politique d’urbanisme. Rennes est à la convergence de différentes rivières, la métropole est aussi un bassin hydraulique, la nature et le patrimoine sont à prendre en compte pour valoriser les projets.
La métropole est basée sur le principe d’une ville archipel : développement qui ne se fait pas de manière concentrée mais équilibrée avec une hiérarchie de l’armature urbaine (un cœur de métropole de 5 communes qui représente environ 55% de la population, des communes « pôles » qui représentent 25 à 30% de la population et dont le développement dans les années à venir sera du même ordre, et des communes « de proximité »). Les communes « pôles » sont reliées par la 2ème ceinture, qui va être utilisée dans les années à venir pour désengorger la métropole avec la création de parcs relais, de covoiturage à son niveau et sur les pénétrantes de la 1ère rocade. Les transitions se feront dans le cadre de la nouvelle OAP « santé énergie climat », on peut citer l’appel à projets bois lancé en  partenariat avec Abibois.
Rennes 2030, est une démarche de concertation et de planification sur Rennes, avec pour enjeu de retrouver le rapport au fleuve à travers des projets comme les Jardins de la Confluence, l’Ilot de l’Octroi, les secteurs des Prairies Saint Martin, Baud-Chardonnet pour installer des lieux de loisirs, des passerelles de franchissement ; d’élargir le centre-ville d’aujourd’hui trop petit et coupé en deux. Pour ce faire, la ville se déplie via des attracteurs nouveaux (l’Hôtel Dieu au nord, le quartier de la gare au sud, à l’est Baud-Chardonnet comme cela l’a été fait sur le Mail F Mitterrand).
Le troisième axe concerne la question des quartiers, il s’agit de donner une cohérence aux différents développements : l’axe le long de la voie ferrée est en train de muter ; sur le secteur nord l’accent est mis sur la restructuration de l’ancienne rocade nord, recréer de la ville autour du bd de Rochester par exemple : de mieux reconnaître le patrimoine de la ville en le re classifiant en trois niveaux afin d’y associer au mieux de nouvelles constructions et enfin de repenser l’économie de la ville. Le principe est de maintenir les installations industrielles dans les Z.I. nord, ouest et sud-est.

M. Mariani s’est ensuite prêté au jeu des questions-réponses :
Q : est-il prévu de re découvrir la rivière busée du Blosne ?
R : non, ce n’est pas envisagé à court terme.

Q : le développement des matériaux bi sourcés est-il envisagé ?
R : oui, mais dans la logique d’une orientation non contraignante dans le PLUI.

Q : suite à l’abandon du projet de Notre Dame des Landes, comment est envisagé le développement de l’aéroport de Rennes ?
R : à l’horizon 2035, environ 2 millions de passagers sont estimés. L’aéroport se trouve sur un site stratégique du PLUI, la métropole accompagne ce développement notamment sur les transports en commun lourds.

Q : concernant l’augmentation de la population d’ici 2030, a-t-on une idée de la provenance de ces nouveaux habitants ?
R : sans pouvoir donner des chiffres, on estime une partie naturelle (les enfants), une autre migratoire de Bretagne ou du reste de la France, pour l’instant il n’y a pas de phénomène d’arrivée massive de « parisiens » avec la mise en place de la LGV. (ndlr : M. Mariani invite l’assistance à consulter les études de l’Audiar)

Q : quelles mesures la ville a-t-elle décidé de prendre pour maintenir les objectifs, notamment avec l’échéance des élections de 2020 ?
R : on a pu constater, par le passé, que quelles que soient les instances politiques, le socle des documents de planification n’a pas changé ; l’histoire de la métropole est à peu près stable sur ce sujet-là. Pour mémoire, le PLUI sera approuvé avant la fin du mandat, il pourra y  avoir quelques ajustements par la suite à une échelle locale mais pas sur la totalité du territoire. Le PLH, quant à lui, va au-delà du début du prochain mandat.

Q : doit-on faire des permis en fonction des PLU actuels qui seront opposables ensuite ?
R : le PLU de Rennes a été révisé, il est applicable depuis avril, toutes les nouvelles mesures du PLUI ont été intégrées et celui-ci sera approuvé en décembre. Le jour où il sera applicable, le PLU n’existera plus, il faut donc raisonner PLUI pour déposer les permis futurs.

Q : quelles sont les orientations de la ville en terme de choix d’architecte pour les logements construits ?
R : pour la ville et son aménageur, il y a une réflexion sur l’organisation des consultations, sur certains sites, les projets nécessitent des consultations particulières. Plusieurs manières de fonctionner : sélection des architectes, puis sélection des promoteurs ; travail des architectes en atelier (sur la ZAC de Beauregard, la ville a fonctionné par un travail en atelier)…

Q : la qualité ordinaire n’est pas réservée aux architectes rennais ? à la base, tous les architectes ont le même diplôme !
R : la ville de Rennes soutient les architectes locaux. Elle a toujours fait en sorte, y compris dans les concours importants, qu’il y ait des « couplages » entre un architecte rennais et un architecte international ou à la renommée plus importante.
Philippe Clément de Territoires précise que longtemps les ZAC rennaises travaillaient avec des listes et au final, environ 60% des constructions étaient produites par des architectes locaux, depuis quelques temps, les promoteurs viennent un peu plus avec leurs listes.
Le couplage est fortement conseillé, les concours internationaux sont un peu plus présents que par le passé mais cela reste tout de même à la marge.

Q : avez-vous des modifications prévues aux clauses d’insertion ?
R : non

Q : quels pourraient être les apports du Club pour la ville ? Il a existé quelques pratiques il y a quelques temps avec Territoires comme assister au développement des projets.
R : cela peut être intéressant d’avoir l’avis du Club.

Q : comment progresser sur la question de la sélection des architectes, le choix des matériaux, des modes de construction ? Les démarches existent et sont très intéressantes mais il est difficile de se libérer pour y consacrer temps.
R : Abibois, par exemple, pourrait envisager une restitution de la phase d’études de l’AMI (appel à manifestation d’intérêt), pour mémoire il s’agit d’une mission donnée par Rennes métropole pour porter le développement de la construction bois sur le territoire.

Q : un bonus est-il envisagé pour la construction avec des matériaux bi sourcés ?
R : non, la ville essaie de planifier le coup d’après où ces objectifs seront généralisés, donc sans subventions publiques.

Q : il y a-t-il une vision de stratégie énergétique ? de la mobilité propre ?
R : le réseau de chaleur va être étendu sur Rennes (+ 40 km). Concernant la mobilité, plusieurs axes : ouverture de la seconde ligne de métro, développement d’un réseau express vélo sur les axes principaux et création des nouveaux axes transport commun lourds …

La présentation de M. Mariani est disponible sur la page « outils » réservée aux membres du Club.