Conférence technique « point de rosée : dégradations et solutions »

Jeudi 6 décembre, à la maison du Bâtiment plus d’une quarantaine d’adhérents ont assisté à une conférence technique initiée par Danielle Kerbrat (Avizé) et animée par Emilie Roch-Pautet, déléguée régionale de l’Agence Qualité Construction, Fabien Gicquel et Elie Ollivier de l’entreprise Siga.
IMG_4061-min IMG_4062-min

Emilie Roch-Pautet a présenté tout d’abord l’AQC qui a pour mission d’intérêt général de prévenir les désordres dans le bâtiment et d’améliorer la qualité de la construction. Pour cela, une démarche axée sur 3 pôles (observatoire, prévention produit, prévention construction) et un secrétariat technique. Le pôle observatoire dispose de 4 dispositifs d’alerte (Sycodés, Alerte, REX Bâtiments performants, VigiRisques). Le service numérique Sycodés nomenclatures a montré que la condensation à l’intérieur d’un bâtiment arrive en 5ème position des désordres.
Pour comprendre ce phénomène, le diagramme de Mollier : plus l’air est chaud, plus il y a de l’humidité, au-delà de 100 % d’humidité, cela condense, on appelle cela le point de rosée.
Plusieurs situations existent : le cas simple où la condensation est superficielle et se manifeste par de la moisissure (souvent dans les bâtiments anciens mais cela arrive aussi en phase chantier). La condensation interne qui est une migration de la vapeur d’eau dans la paroi (en général de l’intérieur vers l’extérieur), cela se traduit par de la condensation à l’intérieur du matériau de la paroi. Quelques bonnes pratiques pour limiter ces phénomènes : renouvellement efficace et permanent de l’air intérieur ; concevoir une paroi de Sd décroissant de l’intérieur vers l’extérieur (le Sd est une résistance à la diffusion de la vapeur d’eau en mètre, plus il est grand, plus le matériau est fermé à la vapeur d’eau) ; soigner la mise en œuvre de l’étanchéité à l’air (parois, menuiseries).

Fabien Gicquel débute son intervention par une présentation de la SIGA, une entreprise installée en Suisse centrale à Ruswil, qui fabrique de l’adhésif depuis plus de 50 ans et s’est spécialisée depuis les années 90 dans l’adhésif d’étanchéité. Elle regroupe environ 450 personnes dans le monde aujourd’hui à travers différents services : innovation et développement, fabrication et vente des produits, et formation du personnel à l’utilisation des produits (+ 5 000 personnes/an). Cette activité est partie du constat suivant : le bâtiment consomme environ 44 % de l’énergie mondiale, il est donc primordial de construire de manière la plus étanche à l’air possible afin de moins chauffer, moins consommer, mieux maitriser la ventilation et de la rendre plus efficace, d’assurer un confort dans l’habitat, de respecter la RT 2012 et d’éviter les dégradations.
Ce soir, il a choisi d’évoquer la diffusion en prenant l’exemple d’un toit plat. Un constat : le sens de la diffusion de la vapeur d’eau est inversé entre l’hiver et l’été. On peut contrôler la vapeur d’eau par une membrane, un pare-vapeur … Plusieurs solutions pour contrôler l’étanchéité : les membranes à valeur de Sd fixe (= quelle que soit l’humidité de la pièce, la propriété sera toujours la même), les membranes hygrovariables (Sd varie en fonction de l’humidité relative). Une question : « comment la membrane fait la différence entre l’été et l’hiver ? Réponse : les propriétés physiques de la membrane lui permettent cela ».
Fabien Gicquel a ensuite axé son propos sur les différentes conceptions de toit terrasse en bois avec plusieurs exemples : 1er cas où l’isolant est placé sur la structure porteuse (2/3 au-dessus, 1/3 dessous) qui est idéal. 2ème cas où la construction est ventilée, en termes physiques du bâtiment cela fonctionne très bien, en pratique cela l’est moins. 3ème cas où on isole avec une sur-isolation qui permet de sortir la zone critique de la zone d’isolation et qui fonctionne très bien. 4ème cas critique où l’on utilise ce qui est admis dans les documents RAGE (Règles de l’Art Grenelle Environnement), dans cette situation, il faut vraiment faire attention, les résultats sont valables suivants les cas.
Il termine sa présentation en précisant que SIGA a élaboré 3 produits certifiés par Passivhauss, et propose un service gratuit de support technique pour obtenir un avis, pour cela il suffit de compléter un document en ligne.

Les adhérents ont ensuite pu échanger et poser différentes questions : « aspect économique d’un produit présenté ? La part du x5 ? Le choix de la membrane joue-t-il dans la nature de l’isolant ? Pourquoi la règle 3 présentée précédemment fonctionne davantage que les autres ? » .
IMG_4067-min IMG_4068-min vue salle-min
Vous retrouverez la présentation de l’AQC est en ligne sur la page réservée « outils ».